Tel le capitaine Achab poursuivant Moby dick, monstre des mers qui hante ses pensées, Mikaël Chirinian plonge dans ses souvenirs à la recherche de cette ombre noire, sombre, qui plane sur le foyer de son enfance. Mêlant fiction et réalité, interprétant une galerie truculente de personnages, il livre une tragicomédie intense et bouleversante où les rires ne sont jamais loin du drame. Un seul-en-scène drôle et émouvant à savourer au plus vite.

Dans une salle blanche baignée de lumières, un jeune homme attend en compagnie d’une singulière marionnette à son effigie. Silhouette carrée, bras tatoués, le regard bleu perdu dans le vague, Noël (captivant Mikaël Chirinian) semble enfermé dans ses pensées, les yeux plongés dans celui de son double de plastique et de tissu. Sortant de son rêve éveillé, il se souvient du jour où enfant, Moby Dick d’Herman Melville est devenu son livre de chevet. Passionné par l’obsession mortifère du capitaine Achab pour le monstre des mers, il lit et relit l’œuvre. Quelque chose de l’ordre de l’intime le relie à ce roman d’aventure, mais il lui faudra du temps pour comprendre l’étonnant parallèle entre sa propre histoire et celle du sombre matelot.
Mêlant avec virtuosité des extraits de Moby Dick et des évènements marquants de son enfance, il va par petites touches, de sa plume ciselée, aiguisée, livrer son douloureux passif familial et se libérer de ses angoisses. Né dans une famille doublement marquée par les guerres et les génocides, un père arménien, une mère juive pieds noirs, il grandit à l’ombre des névroses de sa grande sœur. Enfant difficile, incomprise, semblant porter sur ses frêles épaules l’héritage des deux lignées, elle enchaîne les tentatives de suicides, les cris de rage, les crises de larmes sans raisons, sans explications. Face au désarroi de ses parents, à leur incapacité à gérer ce déchaînement de violence, le jeune Noël se réfugie dans un monde fictif et rêveur. Il est, sur ce bateau qui tangue, ce capitaine qui brave la tempête à la recherche de cette énorme baleine qui hante les mers. De ce combat sans merci avec une réalité qui le blesse et le condamne au second rôle, il va tirer une énergie salvatrice, une force vitale inextinguible.
Mêlant avec virtuosité des extraits de Moby Dick et des évènements marquants de son enfance, il va par petites touches, de sa plume ciselée, aiguisée, livrer son douloureux passif familial et se libérer de ses angoisses. Né dans une famille doublement marquée par les guerres et les génocides, un père arménien, une mère juive pieds noirs, il grandit à l’ombre des névroses de sa grande sœur. Enfant difficile, incomprise, semblant porter sur ses frêles épaules l’héritage des deux lignées, elle enchaîne les tentatives de suicides, les cris de rage, les crises de larmes sans raisons, sans explications. Face au désarroi de ses parents, à leur incapacité à gérer ce déchaînement de violence, le jeune Noël se réfugie dans un monde fictif et rêveur. Il est, sur ce bateau qui tangue, ce capitaine qui brave la tempête à la recherche de cette énorme baleine qui hante les mers. De ce combat sans merci avec une réalité qui le blesse et le condamne au second rôle, il va tirer une énergie salvatrice, une force vitale inextinguible.

Pour mettre en scène ce spectacle introspectif qu’il a co-écrit avec la comédienne Océanerosemarie, il a fait appel à Anne Bouvier qui avait déjà monté ses précédentes pièces. Avec beaucoup de délicatesse, elle s’empare du texte afin d’en souligner l’hilarante noirceur, la dramatique poésie. Misant sur un décor sobre, brut, élégant, elle laisse le texte envahir l’espace, éclater dans toute sa puissance sombre. Grâce à un jeu de lumières particulièrement soigné, elle nous embarque dans un tourbillon d’univers différents qui happe fermement le spectateur sans jamais le laisser de côté jusqu’au tableau final d’une rare beauté.
Emouvant, touchant, Mikaël Chirinian livre une performance d’acteur singulière. Partie prenante, il n’en oublie pas d’être comédien. Sa galerie de portraits familiaux est emplie de tendresse acerbe et de douceur acide. S’accommodant à merveille de son double inerte à qui il insuffle la vie, il virevolte avec malice entre souvenirs d’enfance et extraits du roman, entre dure réalité et imagination foisonnante. Une tragicomédie à découvrir au plus vite !
Olivier Frégaville-Gratian d'Amore
Emouvant, touchant, Mikaël Chirinian livre une performance d’acteur singulière. Partie prenante, il n’en oublie pas d’être comédien. Sa galerie de portraits familiaux est emplie de tendresse acerbe et de douceur acide. S’accommodant à merveille de son double inerte à qui il insuffle la vie, il virevolte avec malice entre souvenirs d’enfance et extraits du roman, entre dure réalité et imagination foisonnante. Une tragicomédie à découvrir au plus vite !
Olivier Frégaville-Gratian d'Amore

Informations pratiques :
L’ombre de la baleine de Mikael Chirinian
jusqu’au 12 février 2017
du mardi au samedi à 20h et le dimanche à 16h
Durée 1H00
Générique :
très librement inspiré de Moby Dick d’Herman Melville
de et avec Mikael Chirinian
mise en scène d’Anne Bouvier
co-auteur Océanerosemarie
musique de Pierre-Antoine Durant
scénographie de Natacha Markoff
lumières de Denis Koransky
création marionnette de Francesca Testi
chorégraphie de Moustapha Ziane
Lieu :
Théâtre Paris-Villette – salle blanche
211 avenue Jean Jaurès
75019 Paris
Comment y aller ?
Métro ligne 5 : Porte de Pantin
Tramway 3B : Porte de Pantin – Parc de la Villette
Station Vélib à proximité avenue Jean Jaurès
Réserver :
Par téléphone au 01 40 03 72 23
– le mardi de 14h à 18h
– du mercredi au vendredi de 11h30 à 13h et de 14h à 18h
– le samedi, les jours de spectacle, de 15h à 18h
Par mail à l’adresse resa@theatre-paris-villette.fr
En ligne sur la page du spectacle
Crédit photo : © William K
L’ombre de la baleine de Mikael Chirinian
jusqu’au 12 février 2017
du mardi au samedi à 20h et le dimanche à 16h
Durée 1H00
Générique :
très librement inspiré de Moby Dick d’Herman Melville
de et avec Mikael Chirinian
mise en scène d’Anne Bouvier
co-auteur Océanerosemarie
musique de Pierre-Antoine Durant
scénographie de Natacha Markoff
lumières de Denis Koransky
création marionnette de Francesca Testi
chorégraphie de Moustapha Ziane
Lieu :
Théâtre Paris-Villette – salle blanche
211 avenue Jean Jaurès
75019 Paris
Comment y aller ?
Métro ligne 5 : Porte de Pantin
Tramway 3B : Porte de Pantin – Parc de la Villette
Station Vélib à proximité avenue Jean Jaurès
Réserver :
Par téléphone au 01 40 03 72 23
– le mardi de 14h à 18h
– du mercredi au vendredi de 11h30 à 13h et de 14h à 18h
– le samedi, les jours de spectacle, de 15h à 18h
Par mail à l’adresse resa@theatre-paris-villette.fr
En ligne sur la page du spectacle
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Olivier Frégaville