Dans le monde des demi-dieux, l’agitation est à son comble. Orfeo va épouser la belle Eurydice. Malencontreusement, cette dernière meurt, obligeant son gauche chevalier à l’aller chercher aux portes de l’enfer. De cette tragédie romantique, opératique, le duo Jeanne Candel et Samuel Achache en extrait l’essence et signe une adaptation haute en couleurs, hilarante et sensible. Une friandise acidulée, poétique, un brin mélancolique, à déguster au plus vite.

Une sorte de lino noir recouvre le sol de la mythique scène des Bouffes du Nord. Des traces blanches d’eau calcaire en macule la brillance donnant à l’ensemble un côté négligé, mal nettoyé. Entre des ruches, côté cour, et une sorte de méridienne bohème, côté jardin, une immense serre aux vitres gribouillées obstrue l’espace. Alors que l’obscurité gagne la scène, quatre musiciens, un peu branques, prennent place. Dans le silence, la voix de La Musica (fascinante Marie-Bénédicte Souquet) s’élève sublime, cristalline. Littéralement trempée de larmes, la chanteuse-comédienne-musicienne essore ses vêtements dégoulinants tout en continuant à nous ensorceler de ses arias vibrants.
Alors que la musique continue à résonner, une femme blonde accorte s’installe tranquillement. Mère d’Orfeo (lumineuse Anne-Lise Heimburger), elle profite des beaux jours, discute avec un voisin en attendant l’heure des noces son fils (lunaire Jan Peters) avec la belle Eurydice (gracieuse Marion Sicre). Dans un grand fracas de cymbales, Bacchus fait son entrée emmenant avec lui les deux autres enfants de la nymphe Amour (épatant Léo-Antonin Lutinier) et Pan (survolté Vladislav Galard). En un instant, le chef d’œuvre de Monteverdi, considéré comme le premier opéra de l’histoire, bascule dans une farce burlesque, un grand foutoir drolatique, absolument jubilatoire.
Alors que la musique continue à résonner, une femme blonde accorte s’installe tranquillement. Mère d’Orfeo (lumineuse Anne-Lise Heimburger), elle profite des beaux jours, discute avec un voisin en attendant l’heure des noces son fils (lunaire Jan Peters) avec la belle Eurydice (gracieuse Marion Sicre). Dans un grand fracas de cymbales, Bacchus fait son entrée emmenant avec lui les deux autres enfants de la nymphe Amour (épatant Léo-Antonin Lutinier) et Pan (survolté Vladislav Galard). En un instant, le chef d’œuvre de Monteverdi, considéré comme le premier opéra de l’histoire, bascule dans une farce burlesque, un grand foutoir drolatique, absolument jubilatoire.

Entremêlant saynètes théâtrales dignes de la Commedia delle Arte et les envolées lyriques, opératiques, le duo d’artistes, à la tête de la compagnie de la Vie brève, Jeanne Candel et Samuel Achache, en collaboration avec Florent Hubert, détricote, avec beaucoup de malice et d’ingéniosité, l’Orfeo de Monteverdi pour mieux le sublimer. S’accordant quelques libertés jazzy, ils soulignent l’élégance de l’œuvre originale entraînant le public sur les rivages du Styx, au plus près du paradis.
Si on peut regretter l’effet montagnes russes – hilarant et cocasse lors des intermèdes théâtraux, romantique et mélancolique lors des parties chantées – qui casse la belle rythmique de l’ensemble, on se laisse totalement séduire par la troupe aux talents pluriels. Chanteurs, musiciens et comédiens, ils ensorcellent par la beauté et pureté de leur voix, séduisent par leur jeu intense et barré et envoûtent par les sons tirés de leurs instruments. On peut noter notamment la présence scénique hallucinante de Léo-Antonin Lutinier, Vladislav Galard et Anne-Lise Heimburger ainsi que la voix d’ange d’Anne-Emmanuelle Davy.
Loin des opéras classiques, cette version débridée et survoltée d’Orfeo nous entraîne dans un univers burlesque absolument exquis. Bien qu’inégale, elle nous enchante tant par sa poésie mélancolique que par sa fantaisie effrénée. Un bijou à découvrir sans délai !
Olivier Frégaville-Gratian d'Amore
Si on peut regretter l’effet montagnes russes – hilarant et cocasse lors des intermèdes théâtraux, romantique et mélancolique lors des parties chantées – qui casse la belle rythmique de l’ensemble, on se laisse totalement séduire par la troupe aux talents pluriels. Chanteurs, musiciens et comédiens, ils ensorcellent par la beauté et pureté de leur voix, séduisent par leur jeu intense et barré et envoûtent par les sons tirés de leurs instruments. On peut noter notamment la présence scénique hallucinante de Léo-Antonin Lutinier, Vladislav Galard et Anne-Lise Heimburger ainsi que la voix d’ange d’Anne-Emmanuelle Davy.
Loin des opéras classiques, cette version débridée et survoltée d’Orfeo nous entraîne dans un univers burlesque absolument exquis. Bien qu’inégale, elle nous enchante tant par sa poésie mélancolique que par sa fantaisie effrénée. Un bijou à découvrir sans délai !
Olivier Frégaville-Gratian d'Amore

Informations pratiques :
Orfeo, je suis mort en Arcadie de Samuel Achache et Jeanne Candel
Jusqu’au 5 février 2017
Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h00.
Générique :
D’après L’Orfeo de Monteverdi, livret d’Alessandro Striggio et d’autres matériaux
Mise en scène Samuel Achache et Jeanne Candel
Arrangements musicaux collectifs sous la direction de Florent Hubert
Scénographie Lisa Navarro
Accessoires François Gauthier-Lafaye
Lumières Jérémie Papin
Costumes Pauline Kieffer assistée de Camille Pénager
Masque Loïc Nébréda
Chef de chant Nicolas Chesneau
Une composition théâtrale et musicale arrangée, écrite et jouée par Samuel Achache, Matthieu Bloch, Anne-Emmanuelle Davy, Vladislav Galard, Anne-Lise Heimburger, Florent Hubert, Clément Janinet, Olivier Laisney, Léo-Antonin Lutinier, Thibault Perriard, Jan Peters, Marion Sicre, Marie-Bénédicte Souquet et Lawrence Williams
Lieu :
Théâtre des Bouffes du Nord
37 bis Boulevard de la Chapelle
75010 Paris
Comment y aller ?
Métro
La Chapelle (ligne 2) Gare du Nord (lignes 4, 5, RER B, RER D)
Bus
35, 48, 65, 302, 350
Vélib’
Station n°10034, 68 rue Louis Blanc
Station n°18040, 28 bd de la Chapelle
Autolib’
Station 67 rue Louis Blanc
Parking à proximité
Parking Goutte d'Or, 10 rue de la Goutte d'Or, 75018 Paris
Réserver :
Le bureau de location est ouvert du lundi au vendredi de 17h à 19h et le samedi de 14h à 19h.
Tél. : +33 (0)1 46 07 34 50
E-mail : location@bouffesdunord.com
site : www.bouffesdunord.com
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez
Orfeo, je suis mort en Arcadie de Samuel Achache et Jeanne Candel
Jusqu’au 5 février 2017
Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h00.
Générique :
D’après L’Orfeo de Monteverdi, livret d’Alessandro Striggio et d’autres matériaux
Mise en scène Samuel Achache et Jeanne Candel
Arrangements musicaux collectifs sous la direction de Florent Hubert
Scénographie Lisa Navarro
Accessoires François Gauthier-Lafaye
Lumières Jérémie Papin
Costumes Pauline Kieffer assistée de Camille Pénager
Masque Loïc Nébréda
Chef de chant Nicolas Chesneau
Une composition théâtrale et musicale arrangée, écrite et jouée par Samuel Achache, Matthieu Bloch, Anne-Emmanuelle Davy, Vladislav Galard, Anne-Lise Heimburger, Florent Hubert, Clément Janinet, Olivier Laisney, Léo-Antonin Lutinier, Thibault Perriard, Jan Peters, Marion Sicre, Marie-Bénédicte Souquet et Lawrence Williams
Lieu :
Théâtre des Bouffes du Nord
37 bis Boulevard de la Chapelle
75010 Paris
Comment y aller ?
Métro
La Chapelle (ligne 2) Gare du Nord (lignes 4, 5, RER B, RER D)
Bus
35, 48, 65, 302, 350
Vélib’
Station n°10034, 68 rue Louis Blanc
Station n°18040, 28 bd de la Chapelle
Autolib’
Station 67 rue Louis Blanc
Parking à proximité
Parking Goutte d'Or, 10 rue de la Goutte d'Or, 75018 Paris
Réserver :
Le bureau de location est ouvert du lundi au vendredi de 17h à 19h et le samedi de 14h à 19h.
Tél. : +33 (0)1 46 07 34 50
E-mail : location@bouffesdunord.com
site : www.bouffesdunord.com
Crédit photos : © Jean-Louis Fernandez
Olivier Frégaville